Soirs de Tristesse

 

Ce soir-là ….

Soirs de Tristesse

Ce soir là, au café de l’Ivresse,
...Assis seul à une table carrée,
Avec mes pensées perdues dans le passé,
Je l’ai aperçue près de l’hôtesse.

Elle est rapidement venue vers moi,
S’est assise à ma table de bois
Et tout en me tenant compagnie
M’a laissé lui conter les hier de ma vie.

Elle avait pour nom Tristesse.
N’était de personne la maîtresse.
Elle est demeuré silencieuse à mes côtés
Ne faisant rien d’autre que de m’écouter.

Moi, je lui ai défilé mes jours passés,
De ceux qui derrière moi s’étaient égrenés.
J’ai étalé devant elle mes insomnies,
De celles qui me gardaient éveillé la nuit.

Avec elle, j’ai revisité des souvenirs
Et je suis retourné là où j’avais grandi.
Avec elle, je me suis rappelé des rires
Et des pleurs qui avaient marqué ma vie.

Tristesse, elle, me laissait parler sans fin.
Elle restait assise sagement à mes côtés
M’écoutant alors que je ne disais rien
Intéressée par mes mots non prononcés.

Je lui causais de tout sans rien dire,
Cherchant sans doute à me débarrasser
De quelques mauvais souvenirs
Avant que le minuit de ma vie se mette à sonner.

Tristesse demeurait là sans rien faire,
Comprenant sans nul doute un peu
Qu’il s’agissait d’un amour éphémère
Et que le vent viendrait sécher mes yeux.

Oui, Tristesse demeurait là sans bouger
À m’accompagner dans la nuit qui s’endormait,
Refusant sans doute de me quitter
Tant que des nuages pleureraient.

Et Tristesse est demeuré avec moi
Tous les soirs pendant de long mois,
Refusant de me laisser seul pour m’endormir
Ce tant qu’elle ne m’aurait pas vu guérir.

Puis un jour Tristesse est venue me trouver
Au café de l’Ivresse où je l’attendais,
Accompagnée d’une amie à me présenter,
Une amie qui sans le savoir me cherchait.

Alors ce soir-là, à cette table du café,
Celle qui avec moi, avait passé ses soirées,
M’a présenté l’ivresse de Tendresse
Et je n’ai plus eu de soirs de tristesse.